Avertissement
Le jeune professeur des écoles qui entreprend
des séances de sciences physiques (de physique) avec sa classe, pense souvent
que s’il était spécialiste de sciences cela lui serait beaucoup plus facile et
qu’il aurait ainsi de la chance… Le professeur de collège lui, se réfère plutôt
à son collègue de lycée… en se disant qu’il ne s’agit heureusement pas de faire
autant d’équations… que de bonnes petites manipulations sont bienvenues. Je ne
dirai rien sur les cours de physique au lycée… tant sont nombreuses les
récriminations ici ou là. Au
final… la désaffection des étudiants pour les études scientifiques s’installe
durablement…
Ce modeste article, dans son exiguïté
contrainte, se propose de décortiquer les principaux obstacles qui paralysent
un authentique enseignement expérimental.
Le cadre de référence de l’enseignant :
Programmes,
Instructions officielles, contenus de la science
Le professeur dispose d’outils institutionnels
qu’il doit connaître : les programmes et leurs instructions officielles
pour chaque niveau de classe. Le professeur doit savoir expliciter les
mots-clés des contenus de la science, ainsi que ceux de la méthodologie
utilisée — dire « méthode d’investigation » ne dit pas exactement en
quoi réside la spécificité ni le processus de cette méthode.
À partir de ces mots clés, le professeur doit
construire toute une progression dont l’expression dit bien le sens :
faire acquérir des contenus scientifiques en partant de l’élémentaire pour
l’élève pour l’amener graduellement au plus complexe et aux applications ou
réinvestissement s’il souhaite donner véritablement du sens à ces
connaissances.
L’apprentissage et ses théories
Du temps de la leçon de choses, enseigner les
sciences était relativement simple : pour caricaturer, l’enseignant
montrait l’objet ou faisait une manipulation ; il fournissait des schémas
déjà en place et l’élève avait à y noter le vocabulaire indiqué… au mieux
inscrire une définition.
Aujourd’hui, les recherches sur
l’apprentissage ont fourni des bases renouvelées permettant d’espérer
moins d’échec scolaire. Faire participer l’élève à sa formation, le rendre
acteur, lui permettre des actions concrètes mais aussi symboliques et
scripturales, l’aider à abstraire et structurer sa penser, tout cela procède
d’une démarche d’apprentissage dont relève l’apprentissage socio‑cognitif.
Cette caractérisation ne peut cependant, au
niveau de l’enseignant dans sa classe, faire l’économie d’une acquisition
professionnelle d’étapes techniques à respecter et donc à acquérir et
qu’ il doit identifier en détaillant leur spécification.
C’est ainsi que l’on sait comment définir le
terme « concept », et comment l’on procède pour construire un
concept.
Si l’on ajoute à cela que l’on peut identifier
deux grandes catégories de concepts : ceux notionnels, et les concepts
méthodologiques, on conviendra que la formation professionnelle n’est pas un
vain mot, si l’enseignant formé peut se repérer dans ces cadres. Il doit être
capable, à partir des mots clés programmatiques, d’établir les concepts
sous-jacents à travers une progression décidée, tout en respectant les
principes actuels d’un apprentissage conçu comme une construction
intellectuelle : quel point de départ ? Quel questionnement ?
Quelles actions pour l’élève ? Mais en aucun cas l’enseignant ne peut
improviser à sa guise : il insère son enseignement dans les cadres de
références en respectant les exigences de l’institution (programmes,
instructions) et ce, conformément aux acquis de la recherche en éducation sur
l’apprentissage.
L’image des sciences expérimentales et de ses méthodes pour l’enseignant
Au niveau du lycée, le professeur de sciences
physiques a été formé à l’université : cela n’en fait pas un chercheur
puisqu’il n’a pas lui-même accédé au niveau de la recherche[1].
Leur formation est majoritairement assurée par des conseillers, leurs pairs —
choisis par l’inspection générale — qui les confortent dans l’autoreproduction
des mêmes démarches d’enseignement. Il apparaît que les quelques conférences de
didactique qui leur sont saupoudrées, ne parviennent pas à être d’une
efficacité certaine.
De même le professeur des écoles est recruté
au niveau licence.
On peut donc admettre que les professeurs
actuels n’ont pas de véritable connaissance concrète de la recherche
scientifique, ni du processus de la découverte. Aussi les résultats de
recherches universitaires nous renvoient-ils à l’image positiviste et déductive
de la science chez ces enseignants du primaire et du collège, lesquels
accordent aux résultats, une importance décisive de la science. Pas étonnant
non plus l’utilisation de l’expérience comme « preuve »… comme si
l’hypothèse de départ était escamotée.
Rien d’étonnant alors que leur enseignement
procède de monstrations expérimentales avec résultats à retenir. D’où
l’interrogation : comment ces enseignants sont-ils formés pour piloter au
plus juste une démarche d’investigation de leurs élèves ?
Dans la classe : les obstacles concrets d’une situation concrète
Abstraire
ou appliquer ?
Dans la classe
Interroger
les finalités de cet enseignement telles qu’elles sont
conçues par la société, et surtout le sens e leurs partenaires éventuels.
terrain : quelles en sont les
raisons ?
Faut-il
abstraire ? A quel moment ? Jusqu’où ? L’abstraction est-elle
source de plaisir ou de dégoût ?
Quels sont les rapports en sciences physiques et
mathématiques ? Peut-on faire de la physique
sans mathématiques ? Les
mathématiques
[1] Le professeur passait les concours aux niveaux licence (Bac+3) ou
maîtrise (Bac+4), alors que le premier degré de la recherche était anciennement
le DEA. Aujourd’hui, il est question qu’il obtienne après sa licence, un
MASTER lequel au niveau 1 équivaudra à la maîtrise, et au niveau 2 au DEA
ou DESS. Ce n’est que dans cette dernière éventualité (en débat) que le
professeur abordera la recherche (encore qu’un DEA ne soit qu’une réédition
d’une recherche sans exigence de nouveauté).

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